Une enquête dans la froideur de l'hiver ( PV Marietta )

Les flammes vacillantes qui éclairaient les murs et le mobilier permettait de distinguer, au centre du lit, une tête émergeant des draps. Posé sur les oreillers si mœlleux, le visage paisible et angélique de la jeune fille était dépourvu de front visible. Enfin... Il était caché sous la chevelure blanche qui formait une sorte de fleur épanouie autour de la tête. Ses lèvres étaient entrouvertes et laissaient s'échapper une faible respiration lente et presque inaudible, signe de son calme. Rien ne semblait pouvoir troubler son sommeil. Sa main droite nue était ramenée près de son visage, dévoilant à son pouce une bague. Elle était d'argent et ornée d'un poiçon complexe composé d'une rose dans un étrange pentacle où des signes astrologiques formaient les bords. Un bruit de fond désagréable parvenu aux oreilles de la jeune fille encore endormit. Une sorte de miaulement. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle se rende compte que ce n'était qu'un de ses chats qui lui miaulé dans les oreilles dès le matin. La jeune Comtesse répondit d'un grognement endormi étouffé par les couvertures dont elle s'était recouvert la tête. Au bout de quelques secondes, une tête aux cheveux blancs ébouriffés sortie de la masse. Des cernes aux visages, un regard noir qui voulait clairement dire "Vois-tu mon cher chat, j'ai passé une nuit blanche, j'ai dû dormir deux heures grand maximum, et j'aimerai dormir encore un peu." Elle se redressa, toujours assise, ses jambes bien enfouies sous les draps chauds. Elle se frotta les yeux, l'air encore un peu endormie avant de bailler. La Comtesse s'étira un peu et remonta les manches de son ample chemise qui recouvrait son corps jusque ses genoux. Elle se leva calmement du lit, d'une humeur maussade, avant de se souvenir qu'elle devait voir une certaine Marietta De Jarjayes aujourd'hui. Elle se dirigea vers son armoire pour enfiler ses vêtements, puis vint en suite s'asseoir devant le miroir pour les coiffer comme chaque matin. Elle prit une enveloppes contenant des photos d'Alice, en espérant que sa puisse aider l'inspectrice. Fin prête, elle enfila une veste, se dirigea vers la porte et sortit du manoir et se hâta vers le carrosse qui l'attendait.

-À Baker Street, devant l'habitation 221 B. Répliqua la jeune fille en s'adressant au cocher avant de venir prendre place à l'intérieur.

Une fois bien assisse, elle tapa doucement contre la toiture pour lui donner son signe de départ. Aussitôt fait, les chevaux commencèrent à trotter dans l'épaisse neige. Ses yeux violacés brillaient d'une lueur étrange, dont la brillance évoquait un soulagement et une victoire. Comme si elle entrevoyait sa destination, comme si elle s'approchait à grands pas de l'arrivée.

Une fois arrivée elle descendit du carrosse, les chevaux qui tenait ce dernier piaffèrent à deux reprises avant de se laisser caresser par les mains gantées de la jeune enfant.

Dehors, le vent était lever depuis ce matin. La neige tourbillonnait avant de tomber sur la couche blanche déjà formée au sol et l'épaississait toujours plus. Le froid qui y régnait semblait importuner les oiseaux qui voletaient toujours à la recherche d'une corniche stable ou d'un pigeonnier pour ce protéger du mauvais temps.

Le carrosse repartit et elle se dirigea vers le portail. De l'extérieur, elle pouvait apercevoir une cheminée allumée qui donné des reflets contre le verre. Elle monta les quelques marches de marbre enneigées qui conduisaient aux grandes portes de l'entrée et les frappa à trois reprises. Les coups, faibles mais secs, résonnèrent dans le hall d'entrée. Le temps passé à attendre debout ainsi se fit bien sentir. Il aurait pût s'écouler une heure, elle y aurait cru. Mais c'est pourtant au bout de quelques secondes à peine que la porte lui fut ouverte, laissant passer un rayon de lumière par l'ouverture. Cette lumière se dirigea immédiatement vers son visage encore plongé dans les ténèbres. Elle se présenta aussitôt.

-Je suis Kaitlyn Bridges. J'ai demander à voir l'inspectrice Marietta De Jarjayes.

Le majordome de la maison la laissa patienter quelques instants dans le couloir, puis vint aussitôt la rechercher en suite. Ils montèrent à l'étage et le valet lui ouvrit la porte. La petite Comtesse entra, les mains derrière le dos, une mine innocente au visage. C'est qu'elle savait parfaitement jouer la comédie, et par ailleurs le rôle de petite fille.

En entrant dans la pièce elle découvra alors une jeune fille sûrement être plus jeune elle, qui plus est, une enfant. Elle lui rappeler étrangement le jeune Comte Phantomhive qu'elle avait croisé lorsqu'elle était encore haute comme trois pommes. Même si quelque chose différait de ce qu'elle connaissait de ce visage: le cache-œil. Ciel n'en avait pas, du moins quand elle l'avait rencontré. Perdue dans la contemplation du visage qu'elle connaissait si bien, elle fut ramenée sur terre par les paroles de l'inspectrice.

-Je vous souhaite la bienvenue Comtesse. lui dit l'inspectrice tout en l'invitant à s'asseoir.

Elle retira sa veste, qui lui tenait bien trop chaud alors qu'elle se trouvait dans une pièce chauffée. Elle la posa sur le dossier du fauteuil avant d'y prendre place, les jambes croisées à l'instar de ses mains.

-Laissez moi deviné, vous êtes ici pour votre sœur je me trompe ?

Sans même lui avoir dit aucune information sur son identité, elle savait déjà qui elle était, ainsi que ce qu'elle voulait.

-Oui, c'est bien ça. J'ai emmené ceci... dit-elle, encore un peu troublée, en lui tendant une enveloppe de sa main droite.

L'enveloppe contenait plusieurs clichés de Kaitlyn et Alice quand elles étaient jeunes. On pouvait souvent les discerner à l'ancien manoir Bridges, souvent entrain de jouer ensembles. Le manoir a d'ailleurs bien changer. Après que Kaitlyn l'ai hérité entièrement, elle a prit soin de changer beaucoup de choses, autant l'intérieur que l'extérieur. Les couleurs majoritaire était le jaune comme l'or et le rouge comme le sang, elle a demander à tout changer au blanc comme la neige et au bleu comme le ciel. On pouvait facilement comprendre que Kaitlyn n'était pas très proche de sa soeur sur les photos, bien qu'Alice ne cessé de la câliné sur ces dernières. Kaitlyn ne s'est rendu compte de sa valeur qu'une qu'elle l'eu perdu. Pour ce qui est de l'apparence, elles étaient identiques, il n'y avait que leur caractère qui était différent. Si Kaitlyn serait la lune, Alice serait le soleil. Elle a des cheveux châtain, tandis que la jeune Comtesse a les cheveux blancs. Par contre, elles avaient toutes les deux les mêmes yeux d'une couleur violacé.

-Vous savez, vous n'êtes pas obligez de jouer la comédie avec moi car je l'ai tout de suite vu. lui dit-elle, sans même la regarder dans les yeux.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez. la jeune fille répliqua ces quelques mots, un joli sourire angélique au lèvres.

Mais son sourire s'effaça, et son visage s'assombrit, comprenant que ce n'était pas la peine de continuer sa mascarade. Elle replia ses bras et superposa sa jambe droite au dessus de l'autre. Il y avait quelque chose de fier et d'hautain dans cette posture. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, bien différent de celui qu'elle portait tantôt, celui-ci était moqueur. Ses yeux, eux qui brillait innocemment jusqu'ici, se glacèrent.

-Tu est plus maline que tu en as l'air. lui dit-elle d'une voix bien moqueuse.

Kaitlyn ne prenait même plus la peine de la vouvoyer. Elle s'avança de son siège, et plaça sa main droite contre sa joue. La Comtesse dirigea son regard vers le valet de la maison, et vint tirer la paupière inférieur de son œil avec l'index de sa main droite.

-Quand à votre sœur, je vais tout faire pour la retrouver compter sur moi.

Elle la dévisagea, son regard remontant lentement le long de la détective, pour finir sa course en plongeant son regard vide dans le sien.

Je suppose que tu veux quelque chose en échange ?

Kaitlyn commença à jouer avec sa bague, son mouvement machinal débloquait l'articulation de son pouce brusquement, envoyant valser le bijou dans les airs pour ensuite le faire atterrir dans sa main. Elle la regardait s'élever dans les airs, puis tournoyer, lancer un dernier éclat rouge teinté par le feu dans la cheminée et retomber, impuissante.

-Je ne veux rien en échange.

Kaitlyn évoluer en une parfaite petite peste qui ne manquait pas de rappeler la position des autres. Et ce n'était pourtant pas son attention au départ. Un sourire sans sincérité s'esquissa sur son visage, toujours avec cette mine hautaine qu'elle aborde.

-Je peut deviner que vous détestiez votre sœur aux début, puis vous avez changer le jours de disparition.

Loin d'éviter son regard, elle soutint même. Ses yeux violacés traduisait sa fermeté. Le reflet des flammes dans ses yeux pétillait et illuminait la moitié de son visage, plongeant l'autre partie dans les ténèbres. Ses cheveux blancs s'y mêlaient d'ailleurs à merveille, s'épanouissant dans l'ombre comme une fleur qui éclot.

-En quelque sorte. Commença-t'elle, le regard vagabondant de ses jambes à celles de l'inspectrice. Si on en suit la manière dont je me comporté avec elle, elle n'était pas obliger de m'aider ou même de prendre autant de risque seulement pour moi. Dire que je l'aime serait mentir, je n'ai jamais pris le temps de la connaître, bien que nous vivions ensemble. Ce serait juste des remerciements. La jeune Noble ajouta la fin de sa phrase avec une once de regret.

Un joli chat vint se frotter à ses jambes, sûrement devait-il sentir son odeur, et par ailleurs celles de ses félins, comprenant qu'elle les apprécier. Elle le regarda avec les yeux brillant innocemment, le prit pour le placer sur ses genoux, et le caressa doucement dans un rythme régulier. On pouvait déjà entendre les ronronnements de ce dernier.

-Comment il s'appelle ? Ne pu-t-elle s'empêcher de demander, l'air de réellement s'y intéressé, revenu aussi adorable que tantôt. À part pour parler de ceux qu'elles chérissaient tant, à savoir ces créatures à quatre pattes, elle n'utiliser cette attitude que pour feinter.

-Il s'appelle Flocon à causse de son pelage blanc.

-C'est un joli nom, Flocon. Dit-elle tout en lui caressant la tête.

Les bras croisés sur son ventre et les jambes se balançant dans le vide comme un enfant assis sur un muret qui affronte sa peur du vide et même, la défie. Kaitlyn tourna lentement la tête vers la cheminée pour regarder les flammes qui dansaient encore. Elles avaient perdues un peu de leur vivacité et semblaient même faiblir en se rapprochant toujours plus des braises à leurs pieds. La jeune fille posa son coude sur l'accoudoir et sa joue sur son poing, son regard se perdant dans le feu.
En reposant son regard devant elle, quelque chose l'interpella; la bague que portait l'inspectrice. Elle était assez classique mais chargé de différents détails qui faisait tout son charme, bien elle semblait lourde à porté. Pour ce qui est de la pierre qui y été incrusté, elle été de la même couleurs que ses yeux.

-Cette bague... La pierre qui l'orne est un rubis ?

Kaitlyn a un tas de bijoux, et par ailleurs beaucoup de bagues. Certaines en topaze, d'autres en diamant, ou même en émeraude... Il y en avait pleins. Mais la seule qu'elle portait tout le temps était d'argent et ornée d'un poiçon complexe composé d'une rose dans un étrange pentacle où des signes astrologiques formaient les bords. La rose étant d'ailleurs l'un des signes de reconnaissance des Bridges.

-Oui, ont l'appelle le cœur du dragon.

Le dragon évoque le feu, le feu évoque le rouge... Deux choses qui la rendent bien nostalgique. Pour elle, le feu lui évoque l'incendie, et le rouge lui évoque le sang.

-La bague que je porte et le symbole de notre famille.

À bien y réfléchir, il était assez différent de ceux des Bridges. Si les roses et le bleus pouvait plutôt faire penser au calme et à la sérénité, le dragon et le rouge faisait penser au courage et à la témérité.

-On est pas ici pour parler de ma bague mais plutôt de votre sœur. Son sourire disparu à ces mots.

-Que voulez-vous savoir ?

La jeune enfant mordilla sa lèvre inférieur, sentant la fatigue arriver en rampant, sournoise, jusqu'au moment où elle planterait ses griffes de souffrance dans ses tempes et ne la lâcherait plus avant qu'elle ne se repose. Le fait de n'avoir dormi qu'à peine deux heures pourrait jouer sur son comportement. Elle eut un petit sourire, qui était à moitié une grimace, et elle pressa ses doigts à l'endroit qui le lancerait bientôt.

Elle se leva, remit son manteau et se laissa conduire jusqu'à la porte par le valet.

-Je suis sûre que votre sœur a surement était enlever par la descendante de Moriarty.

Alors que l'enfant aux cheveux blancs comme la neige s'apprêtait à sortir, elle s'arrêta. Un moment de silence s'installa, on pouvait clairement n'entendre que le vent souffler.

-Vous faîtes des conclusions bien hâtives. Lui répondit-elle, brisant ainsi le court silence qui s'était installer.

Elle fit une légère révérence puis fit mine de sortir de la demeure sans prendre la peine de se retourner.

-Mais ce n'est pas vote faute, les enfants n'ont pas la notion du temps... Ajouta-t-elle en sortant, d'une voix à peine audible.

Elle descendit les marches encore couvertes de neiges puis se dirigea vers le portail, en direction du manoir. Ses pieds s'enfonçant toujours un peu plus dans la neige, glacé.