Lizbeth, le rapace des Enfers...

Lizbeth est du genre têtue: elle ne lâche pas facilement le morceau, quel que soit le contexte ou la situation. Elle est d'une méfiance ultra-maladive et d'une agressivité sauvage: mais après tout, on n'en attendrait pas moins d'une créature à qui on demande d'empêcher toute entrée et toute sortie des Enfers... Elle est aussi plutôt distante, et ne se laisse pas facilement approcher. Solitaire et assez renfermée, elle n'accorde pas facilement sa confiance, et pour tout avouer, elle ne l'a encore jamais accordé à qui que ce soit. Elle déteste les humains, qu'elle trouvent pitoyables, ridicules et profondément ennuyeux. Elle pourrait presque passer pour une créature cruelle, car elle semble n'éprouver aucune pitié, mais la réalité est toute autre: en fait, elle a ce que les démons appellent une 'faiblesse', et ce que les humains appellent un 'instinct maternel'. Oui, Lizbeth adooore les enfants, et j'insiste sur le 'adooore', parce que c'est loin d'être un euphémisme. Quel que soit la race des enfants, qu'ils soient humains ou animaux, elle les aide et les protège comme si c'était les siens. En parlant des animaux, ceux-ci ont des réactions différentes lorsqu'ils croisent Lizbeth: les rapaces l'adorent, au point de lui obéir volontiers quand elle leur donne un ordre, les mammifères carnivores l'évitent soigneusement, par prudence, les herbivores et les autres oiseaux la fuient comme la peste, quand aux animaux marins... on peut dire qu'ils s'en fichent royalement! Lizbeth est totalement indifférente à ce qui peut se passer dans le monde des humains ou des non-humains: les gué-guerres entre démons et dieux de la mort, les guerres des humains, et les batailles rangées entre anges et démons, elle s'en fiche comme de son premier duvet! Lizbeth préfère toujours éviter de se battre, mais quand elle doit le faire, elle le fait avec courage et bravoure. Elle est extrêmement patiente, et aime beaucoup qu'on lui raconte sa vie: elle aime énormément les longues histoires, comme par exemple quand un démon ou un dieu de la mort particulièrement anciens lui racontent ce qu'ils ont vu et vécu dans leur vie, ainsi que les différentes époques qu'ils ont traversés. Elle est devenue très curieuse au fil du temps, et, dès qu'elle a été renvoyée de son poste de Gardienne, elle a décidé de parcourir le monde pour le découvrir...

Sous forme entre guillemets "humaine", Lizbeth mesure deux mètres dix de haut, dressée de toute sa hauteur, et pèse au maximum quatre-vingt kilos (eh oui, les os de ses ailes sont creux, comme ceux des oiseaux, ce qui la rend plus légère et lui permet de voler plus facilement). Elle a un buste humain, avec une forte poitrine bien ronde, une peau très pâle (presque blanche), un visage ovale, des lèvres bleu violacé, des yeux d'un bleu cyan glacé et de longs cheveux mauves, tressés en une natte qui lui arrive au niveau des fesses. Une huppe de plumes blanches bleues se dresse sur le haut de son front, deux grandes ailes blanches, turquoises et bleu roi d'une envergure de 5m70 se déploient dans son dos, et une queue plumeuse de la même couleur prolonge sa colonne vertébrale. Le bas de son corps, de ses fesses à ses pieds, ainsi que ses bras à partir du coude jusqu'au bout des doigts, sont recouverts d'un duvet soyeux et de petites plumes de couleur blanche. Ses plaques osseuses sont d'un bleu roi vibrant et ses mains et ses pieds sont en fait des serres de rapace, se terminant pas des griffes terrifiantes de couleur noire. Lizbeth porte un bustier en cuir violet et en argent, ainsi que deux bracelets en argent, un à chaque bras.

Sous sa véritable apparence, Lizbeth est un rapace géant, semblable à l'aigle nommé "harpie". Et quand je dis géant, c'est vraiment géant! Ses huit mètres de haut et ses sept tonnes de muscles (le poids d'un éléphant d'afrique!) sont soulevés par des ailes véritablement gigantesques, d'une envergure de 22 mètres! Tout comme Pluton est capable de cracher du feu, Lizbeth est capable de cracher de la glace, aussi bien sous sa forme véritable que sa forme semie-humaine. Entièrement blanc comme la neige, son plumage se pare de divers tons de bleu sur les ailes et la queue, allant du bleu roi au cyan en passant par le turquoise. Ses serres sont immenses, et d'un noir plus profond qu'une nuit sans lune. Son bec est énorme et du même noir vibrant que ses serres. Ses yeux perçant sont bleu cyan (couleur également appelée 'bleu glace'), et donnent l'impression que son regard transperce votre âme...

Mon nom est Lizbeth, et je suis Gardienne des Enfers. Enfin, du moins, je l'ai été. Il y a longtemps.
Je suis un rapace de taille plutôt imposante, mais on ne peut pas vraiment mettre de nom fixe sur mon espèce: au fil du temps, on m'a donné diverses noms. Les Perses m'ont appelé "oiseau Rokh". Pour les grecs, je suis une harpie. Quand aux Nordiques, ils m'ont appelée "Hræsvelg", l'aigle de glace. Je suis vieille. Très vieille. A tel point que je ne me rappelle même plus où et quand je suis née. En revanche, je me rappelle parfaitement où j'ai grandis: dans les Enfers. Dès ma plus tendre enfance, on m'a emmenée dans le lieu de vie des démons pour en garder l'une des nombreuses entrées. J'ignorais et j'ignore d'ailleurs toujours encore combien d'entrées comptent les Enfers et combien de Gardiens en sont les cerbères. Je sais ce que vous allez me dire: on s'en fout plus ou moins. Je gardais une entrée située dans un morceau particulièrement sombre, et donc glacé, des Enfers: j'étais perpétuellement dans le noir, mais ça ne me dérangeait pas plus que ça. La lumière engendre la chaleur, et la chaleur engendre... un tas d'ennuis pour moi! Je suis un rapace polaire, je ne supporte pas les températures élevées!

Enfin bref. J'ai longtemps, très longtemps été la Gardienne de cette entrée, jusqu'au jour où les démons ont décidé, pour garder l'image "enfer de feu" qu'avaient les humains de cet endroit, de me remplacer par une créature de flammes. Quelle infamie: on me remplaça par un phénix! Mais au moins, cela m'a permis de partir explorer le monde des humains. Je voyageais beaucoup, m'installant tour à tour en Perse, en Grèce, et en Norvège, parfois pendant plus d'une cinquantaine d'années d'affilée. Des légendes sont nés grâce à moi, et j'avoue que ça avait au moins le mérite de tromper mon ennui: je m'amusais follement! En Perse par exemple, les nuits d'orage, mon jeu préféré consistait à me cacher derrière un nuage sombre et de voler en sur-place, pendant qu'un navire humain passait en-dessous. Lorsqu'un éclair passait près de moi et illuminait le nuage, ma silhouette se découpait derrière le nuage et me faisait paraître trois fois plus grande que je ne l'étais réellement. Les marins sur les navires poussaient des exclamations terrifiées, et ça me faisait beaucoup rire! Ainsi est né la légende de l'oiseau Rokh...

J'avoue avoir passé presque deux siècles en Norvège: le climat y est glacé à souhait, la nuit est quasi continuelle, et les aurores boréales étaient nombreuses, spectacles d'une telle beauté que je ne me lassait jamais de les admirer. Mais vint un jour où la curiosité et la soif de découverte me saisirent, et je repris mon envol vers d'autres contrées. Il y a très peu de temps, j'arrivais dans ce pays nommé Japon, et la culture de ses habitants me paraissait si étrange que je décidais de rester là quelques temps, histoire de satisfaire ma curiosité. Je me suis installée dans une région où les démons et les dieux de la mort sont souvent de passage, espérant presque en croiser un: l'ennui commence vraiment à me gagner, on dirait...